D’un côté, il obéit à la logique de l’être, en vertu de laquelle il n’est qu’un contenant pour des mi-lieux ; de l’autre côté, il est mobilisé, entraîné par l’élan du devoir-être qui le diversifie en mi-lieux incommensurables entre eux. le vivant et son milieu canguilhem. Canguilhem , Georges 1966 a Le normal et le pathologique , Paris , Presses universitaires de France . Travail de réflexion enrichi par connaissance du vivant & formation médicale. Thèse "Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique". La contrariété en un mot, est une opposition réelle. Or, selon lui, les relations sont à penser différemment : le milieu ne constitue pas une contrainte nécessaire imposée au vivant. Ce qui la caractérise, c’est la capacité de tolérer la variation des normes auxquelles seule la stabilité, apparemment garantie et toujours nécessairement précaire, des situations et du milieu, confère une valeur trompeuse de normal définitif. Cf. Guillaume Le Blanc commente ainsi la position de Canguilhem : « Le vivant cesse d’être compris comme un mécanisme. L’univers tel que Uexküll l’interprète, est peuplé de sujets, sujets intentionnels à défaut d’être réfléchis et conscients des buts vers lesquels leurs comportements sont orientés ; ces sujets déploient autour d’eux des mondes composés de signes que, s’ils ne les ont pas à proprement parler produits, tirés absolument du néant, ils ont sélectionnés. Ses commencements se situent factuellement sur la plan de la gnoséologie physique : c’est dans le contexte propre à la mécanique newtonienne, fondée sur le principe de l’action à distance récusé par le cartésianisme, que cette idée, qui a été ensuite transposée dans le champ de la biologie, a commencé à s’élaborer, puis s’est développée dans une perspective d’élargissement et d’extension. Alors, c’est par rapport à l’homme que l’ensemble des vivants se trouve évalué, ce qui incite à « nous représenter comme des animaux à valeur ajoutée »27, donc, inversement, à représenter les animaux comme des hommes à valeur diminuée, et même, si on adopte le paradigme de l’échelle des êtres, de plus en plus diminuée. Cette représentation, qui a longtemps prévalu, a été disqualifiée quand a été effectué, à l’époque moderne, le passage du géocentrisme à l’héliocentrisme dont a résulté une objectivation de la notion de milieu allant dans le sens de son illimitation et de son décentrement : l’homme n’a pu alors continuer à se percevoir comme se trouvant au centre du monde, et d’un monde fait à sa mesure, mais il a été rejeté à sa périphérie, une périphérie qui se trouve à la fois partout et nulle part. Signaler un abus. La puissance de juger s’exerce selon des types irréductibles les uns aux autres chez tous les vivants sans exception, – y compris les végétaux ; ces derniers, bien qu’ils ne disposent d’aucune mobilité ne sont pas tout à fait privés de sensibilité, donc ont, même si cette conscience n’est pas réfléchie et ne s’accompagne pas de conscience de soi, conscience de leur environnement dont ils ressentent la présence à travers les sollicitations venues de lui qu’ils perçoivent parce qu’elles ont un sens pour eux 32. Les 2 pôles de ce dynamisme vital = maladie & santé. L’espace propre à la sécurité renvoie donc à une série d’événements possibles, il renvoie au temporel et à l’aléatoire, un temporel et un aléatoire qu’il va falloir inscrire dans un espace donné. La reconfiguration de la notion de sujet appelée par la connaissance de la vie en élargit donc l’extension en rétrécissant sa compréhension : être sujet, au point de vue propre à cette connaissance, ce n’est rien de plus que préférer et exclure, en étant exposé à la polarité de la vie et de ses valeurs. Blog; About Us; Contact Et, dans Le vivant et son milieu, il insiste sur le choix absolu qu’il faut faire entre, d’un côté, une objectivation physicaliste de la vie (comme res extensa) et, de l’autre côté, une idée du vivant comme « centre de référence » au sein de son milieu biologique. La confrontation s’organise autour de deux thématiques abordées de manière centrale par les deux auteurs, l’une portant sur la physiologie, le problème du réflexe et les rapports entre le vivant et son milieu, l’autre sur les notions de normal et de pathologique. Histoire des sciences et politique du vivant, Paris, P.U.F., 2007 CANGUILHEM, LA PSYCHOLOGIE ET LE MILIEU Il semble qu'il existe un "moment antipsychologiste" dans la pensée française de la fin des années 1950 et des années 1960. Au contraire la pensée de ce que nous appelons l’univers est par elle-même indéfinie, en sorte que, si étendues qu’on veuille supposer dans l’avenir nos connaissances réelles en ce genre, nous ne saurions jamais nous élever à la considération de l’ensemble des astres. Mais dans ce cas le problème de l’organisme serait simplement déplacé pour devenir le problème de cet environnement déterminé. La lecture de Canguilhem, en particulier « Le normal et le pathologique » permet d’approfondir la compréhension épistémologique de ce concept : il s’agit d’appréhender le vivant comme un organisme intégré, entretenant des rapports complexes avec son milieu Dans des notes rédigées en 1941 au moment où Canguilhem est engagé dans le travail de préparation de sa thèse de médecine, il écrit : « Si nous admettons, en accord du reste avec la suggestion étymologique, que juger c’est discriminer et évaluer, pourquoi refuserions-nous le jugement même à une amibe, à un végétal ? Blog; About Us; Contact Ainsi « le milieu est normal du fait que l’individu y déploie mieux sa vie, y maintient sa propre norme. La confrontation s’organise autour de deux thématiques abordées de manière centrale par les deux auteurs, l’une portant sur la physiologie, le problème du réflexe et les rapports entre le vivant et son milieu, l’autre sur les notions de normal et de pathologique. Lorsqu’il fait ce rapprochement, Uexküll ne tient pas compte du fait que le sujet auquel il fait référence, qui se pose comme tel en rapport à l’Umwelt qu’il reconfigure autour de lui en fonction de ses valeurs propres, n’est pas, comme l’envisage Kant, un sujet mental, soumis aux règles d’une raison pure, mais un sujet corporel, d’emblée engagé dans le monde où il agit, ce qui change tout : ce sujet n’est en aucun cas un esprit tourné prioritairement vers soi, un sujet qui « se » pense, mais un être que son organisation corporelle, si elle peut être considérée en elle-même et pour elle-même d’un point de vue anatomique, met, si on la considère sur le plan de son fonctionnement, donc d’un point de vue physiologique, en rapport avec d’autres êtres naturels, vivants ou non vivants, à l’égard desquels il est amené à entretenir des rapports actifs de préférence ou d’exclusion, en formulant les exigences propres à un « devoir-être » en cours d’effectuation. Rappelons l’idée essentielle de Canguilhem : la norme n’est jamais biologique, mais est produite par le rapport d’un vivant à son milieu. 1 La spécificité de l’être vivant A) Définitions Posséder la vie, c’est d’abord se distinguer de l’inerte. Mais dans ce cas le problème de l’organisme serait simplement déplacé pour devenir le problème de cet environnement déterminé. Braunstein (éd. Si les valeurs interviennent dans les réseaux complexes de la réalité, c’est donc en tant que « possibles réels » qui, à même son déroulement, révèlent la négativité immanente à ses relations et en impulsent dynamiquement les transformations ; elles ne sont pas un autre réel mais ce qui, au sein même du réel, l’incite à devenir autre, à emprunter des allures nouvelles répondant aux exigences qu’elles formulent. Penser, c’est donc en tout premier lieu, avant réflexion, juger, s’orienter, quitte à subir les conséquences de choix qui peuvent être, c’est même souvent le cas, malheureux, inappropriés. 5 0 obj /CropBox [0.0 0.0 612.0 792.0] /Length 1369 (10) Canguilhem, 1988, 23-24. En conséquence, il n’y a pas lieu de se demander quelle fatalité amène les hérissons à traverser les routes tracées par les hommes, car ces routes, qui figurent dans l’espace des hommes, n’ont pas place dans leur espace de hérissons, ce qui explique qu’ils s’y lancent à l’aveugle. « Le vivant et son milieu », La connaissance de la vie, p. 15. 3° Machines contemporaines et propriétés du vivant. Tweet. Il … La notion de milieu, telle qu’elle se présente aujourd’hui, prend sens à la croisée, et en quelque sorte « au milieu » de ces deux tendances opposées dont l’une lui confère le caractère d’une donnée objective offerte à l’analyse et au calcul, alors que l’autre revêt une dimension subjective qui relève en dernière instance d’une conviction imaginaire, celle de se trouver au centre du monde. Choisir la voie du devoir-être pour s’orienter dans la pensée, c’est récuser l’autre voie possible, qui est celle de l’être et de ses intangibles nécessités contre lesquelles butent les exigences axiologiques, ce qui contraint ces exigences à se démettre en faveur de ces nécessités. »10. 1 Paru dans J.F. Si les valeurs contestent les faits, ce n’est pas qu’elles aient la prétention de se substituer à eux : elles ne sont pas des faits de niveau supérieur, comme le professe le platonisme de premier degré qui soutient la doctrine cousinienne « Du vrai, du Beau, du Bien », une manière de voir à laquelle il est impensable que Canguilhem ait pu, par un biais ou un autre, se rallier. On trouve là un exemple de la polysémie du concept de milieu, qui est le moteur essentiel de son fonctionnement. Mis à jour 01/12/ Georges Canguilhem n’est plus, aujourd’hui, considéré seulement comme le continuateur de Bachelard et le maître de Foucault, son oeuvre est étudiée par des philosophes qui. L'intelligence ne peut s'appliquer à la vie qu'en reconnaissant l'originalité de la vie III Philosophie Machine et … b) S’introduire à la Partout où il y a vie […] il y a discernement et choix et donc il y a jugement. Or, dès la thèse de médecine de 1943, Canguilhem avait pris nettement distance avec une telle manière de voir : « Vivre, c’est, même chez une amibe, préférer et exclure. Georges Canguilhem, "Le vivant et son milieu", 1947, in La Connaissance de la vie, Vrin, 1992, p. 144-147. Ses commencements se situent factuellement sur la plan de la gnoséologie physique : c’est dans le contexte propre à la mécanique newtonienne, fondée sur le principe de l’action à distance récusé par le cartésianisme, que cette idée, qui a été ensuite transposée dans le champ de la biologie, a commencé à s’élaborer, puis s’est développée dans une perspective d’élargissement et d’extension. L’identité d’un tel sujet, qui n’est pas réductible à un état ou à un acquis, est elle-même tendancielle, c’est-à-dire qu’elle se constitue et se transforme au fur et à mesure que se déroule le cycle de ses interférences avec son milieu ; elle reste une virtualité qui demeure en permanence à mettre en œuvre34. La maxime comtienne « Connaissance d’où prévoyance, prévoyance d’où action », qui établit, entre la science et la technique, une relation directe d’application, préfigure à sa manière la rationalisation du travail humain mise en oeuvre par le taylorisme, qui fait de l’ouvrier un organe de la machine, comme le montrent les recherches de G. Friedmann auxquelles Canguilhem a fait à maintes reprises référence. Repris par la biologie, Canguilhem montre que l'on a toujours compris la relation du vivant à son milieu comme une relation de conditionnement, le vivant subissant l'action du milieu. Les effets deviennent des causes qui modifient leurs propres causes. <>>>
Lorsque, suivant sa méthode habituelle, Canguilhem a abordé le concept de milieu par le biais de l’histoire complexe de sa formation, c’est-à-dire aussi de ses transformations et de ses déformations, il lui a assigné à la fois des commencements et une origine. »5. Georges Canguilhem Quel scientifique a écrit l'article intitulé "Le Vivant et son milieu" ? L'objet d'étude de la biologie est donc irréductible à l'analyse et à la décomposition logico-mathématique. Celle-ci ne se révèle que si on remonte jusqu’à son origine, bien antérieure à ses commencements effectifs. « La contradiction est une opposition absolue, l’opposé y est la négation, sans réserves, du posé. Le vivant découpe, dans le milieu abstrait de la science, un milieu qui est le sien propre et dont il est, selon une expression de Canguilhem, le « centre de référence » 1. il adopte précisément le point de vue hétérologique défendu par Rickert. Les effets deviennent des causes qui modifient leurs propres causes. C’est pourquoi les vraies valeurs, celles qui sont en mesure d’enclencher une dynamique normative, sont toutes sans exception des valeurs négatives ; elles représentent l’intrusion du négatif dans l’état de fait qu’elles remettent en question, et ouvrent ainsi, dans un climat d’incertitude et d’insécurité12, la perspective d’un devenir : ce sont elles qui polarisent en incitant, là où on a l’habitude de ne voir qu’un, à penser deux, donc à faire la différence, à diviser, à s’opposer, dans un esprit, non d’acceptation, mais de contestation et de refus13. 16 Entre le vivant et son milieu, le rapport s’établit comme un débat, où le vivant apporte ses normes propres d’appréciation des situations, où il domine le milieu, se l’accommode. Alors, c’est par rapport à l’homme que l’ensemble des vivants se trouve évalué, ce qui incite à « nous représenter comme des animaux à valeur ajoutée »27, donc, inversement, à représenter les animaux comme des hommes à valeur diminuée, et même, si on adopte le paradigme de l’échelle des êtres, de plus en plus diminuée.
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